Sur la rareté des ressources

Aller au travail en vélo – quand la distance le permet – nous fait faire du sport, économiser de l’essence et polluer moins. La bonne nouvelle est celle-ci : ce qui est bon pour votre budget est bon pour votre santé et pour l’environnement aussi.

GÉRER, C’EST EXPRIMER SES VALEURS

S’intéresser à son budget est un acte profondément citoyen, militant, presque éco-responsable. Pourquoi ? Parce que quand on ne gère pas, quand on ne budgète pas, quand on ne décide pas à l’avance, quand on dépense au fil de ses envies – laissant l’offre déterminer la demande – on agit comme si l’argent était illimité. Alors les producteurs continuent de produire.

A l’inverse, quand on réalise un budget, on se heurte très vite à la plus formidable réalité de notre condition : la rareté des ressources. Nos finances sont contraintes : elles ne sont pas illimitées. Gérer, c’est se dire « si je fais ça, je ne pourrai pas faire ça » et choisir.

LA CONTRAINTE PERMET LA LIBERTÉ

C’est une merveilleuse nouvelle parce que la contrainte, en nous poussant à faire des arbitrages, nous permet d’éprouver notre liberté (choisir) et avec elle notre morale (préférer) : si de deux choses, je choisi la meilleure, je viens de me poser la question du bien.

Un monde d’abondance illimitée serait un monde sans choix, sans saveur, sans liberté. Il ne ferait pas naître de la contrainte l’immense responsabilité du choix, et nous donnerait pas l’occasion de forger et transmettre des valeurs.

Donner un cap à ses finances, c’est donner à l’argent son odeur. A travers ses choix de consommation, on décide de la portée morale des fruits de son travail. On donne un exemple, bon ou mauvais.

SE RENDRE COMPTE A SOI

Avoir une vie budgétaire active, animée, sereine, soucieuse, attentionnée, c’est se demander ce que l’on veut avoir et ce que l’on ne veut pas prendre. Donner des priorités, être en mesure de rendre des comptes à soi-même, de répondre de ses dépenses, c’est être responsable.

Se poser la question du budget c’est se poser celle de la rareté de ressources. S’en rendre compte, optimiser, privilégier ce qui compte, c’est éliminer le superflu qui fait tant de mal à nos projets de long terme et tant de mal à notre planète.